Réouverture du dernier cinéma "pink" de TohokuTohoku, région de l'extrême nord de l'ile de Honshu, où tout ou presque a été ravagé par le tremblement de terre du 11 mars, et par le tsunami qui a suivi. Les nouvelles positives sont là pourtant...
Le Ishinomaki Nikkatsu Pearl Cinema, sa réouverture est une nouvelle des plus joyeuses pour tous les habitants de la région. Le retour d'un symbole, même, puisque même avant la catastrophe, le Nikkatsu Pearl était un survivant.
Le cinéma a reprit ses projections fin juin, l'hebdomadaire Shukan Post à même publié l’évènement !
Tahei Kiyono, à 84 ans, il s'occupait déjà tout seul de son cinéma avant le séisme, s'affairant à la caisse et à la salle de projection. Il était dans le bâtiment, le 11 mars, quand tout le rez-de-chaussé a été ravagé, les 260 sièges et les deux écrans lourdement endommagés. La plupart des bobines, stockées en contrebas ont été détruites
Ce que Kiyono en retient, c'est que les salles de projection, à l'étage, sont indemnes. Et avec l'histoire du Pearl, la réouverture est une question de principe, un symbole dans cette région meurtrie. « J'ai le sens du devoir », explique-il.
Il n'a d'ailleurs pas été tout seul à y croire : des volontaires sont venus à la rescousse pour l'aider à nettoyer et à rénover. Comme quoi le cinéma de Tohoku avait une base d'habitués.
Pourtant, l'activité n'est pas tout à fait revenue à la normale.
Avant la catastrophe, le programme des séances paraissait trois fois par mois dans le quotidien local Ishinomaki Kahoku. Depuis la réouverture, c'est le silence radio. « Le propriétaire du journal nous a indiqué que les pubs était rejetées », explique-t-on du côté du Pearl.
Confirmation désolée du quotidien : « On essaye de ne pas parler de ce genre de film en ce moment, leurs noms paraîtraient déplacés à côté des avis de décès... »
Après trois décennies de de diffusion de ses pubs sans accrocs, et malgré l’énergie qu'il a investi dans la réouverture, Tahei Kiyono dit « comprendre la situation ».
Et puis la nouvelle de la réouverture passe par d'autres canaux que les journaux... Un sexagénaire se promenant devant le cinéma en ce début juillet explique au Shukan Post que c'est un ami qui l'a mis au courant. « J'avais du mal à y croire, il n'y avait pas d'annonces dans les journaux. Je suis venu pour vérifier si c'était vrai. Je m'inquiétais, mais maintenant je suis vraiment ravi que cela ait rouvert. »
Des temps durs, le Nikkatsu Pearl en a connu d'autres, et Kiyono voit sa survie comme un combat. Pour faire comprendre les sentiments attachés à son travail, il évoque le célèbre film de yakuza “Otoko no Monsho”, de 1963. “Un vrai symbole d'humanité”, résume-t-il.
Si vous voulez une image, c'est
par ici Je trouve ça drôle comme situation, que les japonais soient heureux avec ce genre de cinéma qui réouvre ses portes après une catastrophe pareille.