Depuis le début de l’année, certaines chaînes sont en proie à des
grèves qui n’ont pas l’air de trouver une issue.
Depuis le 30 janvier,
MBC est en grève, puis
KBS et
YTN, la chaîne d’informations, ont suivi quelques semaines plus tard. S’il s’agit de chaînes différentes, leur combat est commun puisqu’il s’agit de défendre la
liberté d’expression et le droit à l’information. Les syndicats de journalistes dénoncent la nomination de dirigeants favorables au Président Lee Myung Bak et à son gouvernement, responsables de la perte de neutralité et d’objectivité du contenu proposé à travers les JT, les documentaires, débats et autres.
Ce large mouvement de grève bénéficie d’un
soutien interne puisque les employés et producteurs travaillant sur les dramas et émissions de divertissement le suivent ; il bénéficie aussi d’un
soutien externe puisque les syndicats des différentes chaînes manifestent ensemble.
« Ces 4 dernières années, nous avons été directement témoins de la violation de la justice et l’indépendance, » a déclaré la Korean Broadcasters Association le 29 avril lors d’un communiqué officiel pour se montrer solidaire des trois chaînes.
« Ceux qui doivent produire des textes objectifs et consciencieux subissent aussi des pressions extérieures. »Les journalistes exigent donc la mise en place et le respect des conditions pour garantir
l’indépendance des médias. Le
4 mai, le parc de Yeouido a été le lieu d’une manifestation tenue par la
Korean Federation of Press Unions afin de défendre l’importance de la liberté d’expression. Selon les organisateurs, entre les professionnels de la télévision et les citoyens présents,
1500 à 2000 personnes étaient réunies, la police porte les estimations à 1000.
Les différents représentants syndicalistes de MBC, KBS et YTN ont réaffirmé leur détermination d’aller le plus loin possible pour obtenir gain de cause tout en promettant aux téléspectateurs le retour de véritables émissions.
Les grévistes de
MBC demandent la
démission de Kim Jaechul, le PDG de la chaîne qui a été choisi par le président Lee Myungbak l’année dernière. Une des ripostes des dirigeants de la chaîne qui jugent cette grève illégale a été le renvoi de Park Seungho, le leader du syndicat des journalistes. Le 8 mai marquera le centième jour de grève.
Chez
KBS, la grève a débuté officiellement le
6 mars. Les revendications se concentrent essentiellement sur la levée des sanctions disciplinaires prises contre des employés syndicalistes, l’assurance d’avoir le droit d’exercer le métier de journaliste en toute justice et donc la
démission du PDG Kim Inkyu, nommé par Lee Myungbak depuis 2009.
En attendant la fin de la grève, les chaînes réussissent tant bien que mal à maintenir la grille de leurs programmes avec des rediffusions, en faisant appel à des free-lance et en mobilisant les employés non-grévistes.
L’émission phare « 1N2D » (KBS), qui a débuté sa deuxième saison en mars, n’avait pas été tournée les 6 et 20 avril alors que le producteur Choi Jae Yung avait rejoint la grève. La diffusion a été maintenue avec l’illusion du montage en utilisant des images déjà tournées pour rallonger les épisodes. Ainsi, le 6 mai sera dédié aux meilleurs moments du « Viewer’s Tour Part 3″ diffusé en septembre 2011. Avec la reprise du tournage le 4 mai, l’épisode du 13 mai à Jeju Island devrait être diffusé comme il était prévu. Par contre, l’émission « Infinity Challenge » diffusée sur MBC n’apparaît plus à l’antenne qu’à travers des rediffusions et des épisodes spéciaux depuis le début de la grève.
D’une façon générale, les
téléspectateurs soutiennent ce mouvement avec des
messages via les réseaux sociaux. Il existe malgré tout un
début de protestation et de
lassitude de la part d’une fraction du public qui voudrait retrouver ses émissions préférées.
Sources : xportnews via
Nate + Newsis via Nate
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