Le premier ministre japonais, Naoto Kan, a annoncé, vendredi 26 août, qu'il démissionnait de son poste de président du Parti démocrate du Japon (PDJ), au pouvoir. Un départ qui signifie l'abandon, dans la foulée, de ses fonctions de chef du gouvernement.
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Une fois qu'un nouveau président sera élu, j'abandonnerai sans tarder mon poste de premier ministre et mon gouvernement démissionnera collectivement", a-t-il annoncé devant les parlementaires du PDJ. Le secrétaire général du parti, Katsuya Okada, a confirmé que l'élection du successeur de M. Kan aurait lieu lundi matin. Le vainqueur sera élu premier ministre le lendemain par le Parlement.
Au Japon, le président du parti majoritaire à la Chambre des députés est assuré de sa nomination à la tête du gouvernement, même avec un Sénat contrôlé, comme c'est le cas aujourd'hui, par l'opposition.
ATTAQUE SUR LA GESTION DE LA CATASTROPHE DU 11 MARSM. Kan, 64 ans, qui avait été élu en juin 2010, a finalement jeté l'éponge après avoir essuyé pendant de longs mois les attaques de l'opposition conservatrice, mais aussi celles de son propre camp. Tombé au plus bas dans les sondages d'opinion, il a été vivement critiqué pour ses hésitations et maladresses face au désastre engendré par l'énorme séisme et le tsunami géant du 11 mars qui ont dévasté les côtes du nord-est du pays et provoqué un très grave accident nucléaire à la centrale de Fukushima.
Acculé à la démission, M. Kan avait en juin promis de quitter le pouvoir une fois que le Parlement aurait adopté trois projets de loi qui lui tenaient à cœur. La loi sur une rallonge budgétaire pour la reconstruction dans les zones sinistrées a été votée en juillet, et les deux autres textes, sur l'émission d'obligations d'Etat pour compléter le budget et sur le développement et l'usage des énergies renouvelables, ont été adoptés vendredi.
Parmi les favoris pour lui succéder figurent l'ancien ministre des affaires étrangères, Seiji Maehara, 49 ans, le plus populaire auprès des Japonais selon les sondages, et l'actuel ministre des finances, Yoshihiko Noda, 54 ans, partisan d'une hausse de la taxe sur la consommation, fixée actuellement à 5 %.
La Bourse de Tokyo a réagi sans panique à cette annonce, prenant 0,29 %.