Twitter est aussi bien la porte ouverte aux louanges et aux déclarations d’amour des fans, qu’aux critiques sévères et aux reproches. Le 1er octobre, Teddy Riley, célèbre producteur américain de R&B et travaillant actuellement avec SM Entertainment, en a fait les frais en comparant les SNSD aux Wonder Girls.

Après la fin abrupte de sa collaboration avec le groupe Rania, Teddy Riley a rejoint le camp de SM Entertainment qui ne cache plus son objectif de conquérir le marché international depuis le succès du SM Town de Paris en juin 2011. Cela commencera avec les SNSD qui proposeront une version coréenne et une version anglaise de « The Boys », titre phare de leur troisième album du même nom.

Alors que sa sortie était prévue le 5 octobre, elle a été repoussée afin de s’assurer une bonne entrée sur le marché américain puisque l’album sera mis en vente simultanément aux Etats-Unis et en Corée. Ainsi, la stratégie marketing ne laisse rien au hasard pour éviter de reproduire les résultats peu concluants – ou en tout cas succès relatif comparé à leur popularité en Asie – des autres stars k-pop qui les ont précédées.

Au cours de ces cinq dernières années, si les trois plus grands labels de la k-pop ont tenté de lancer au moins un artiste sur le marché américain (BoA pour SME ; Se7en pour YGE), JYP Entertainment est certainement celui qui a été le plus persévérant et le plus diversifié dans ses stratégies à ce jour. En effet, après avoir essayé d’exporter J-Lim, puis de faire débuter Min directement là-bas en collaboration avec Lil’ Jon, il se concentre sur la carrière américaine des Wonder Girls depuis 2009. Si elles ont assuré la première partie de la tournée nord-américaine des Jonas Brothers sur plusieurs dates, on attend toujours ce tout premier album en anglais qui aurait dû sortir printemps 2011. Actuellement, elles tournent leur premier film, qui est produit par le comique/acteur/animateur américain Nick Cannon. Le succès sera-t-il au rendez-vous ? Seul l’avenir nous le dira, mais pour Teddy Riley, il est évident que les SNSD de SM Entertainment recevront un bon, ou en tout cas meilleur, accueil du public américain.

En effet, quand une fan des SNSD lui a demandé :

« C’est vrai que « The Boys » va sortir aux Etats-Unis ? Ca m’inquiète parce que c’est un groupe asiatique, et si les Etats-Unis ne les aiment pas ? »

Il répond : »Ne t’inquiète pas, elles seront mieux acceptées les Wonder Girls*. »

C’est ainsi qu’il a reçu une avalanche de tweets mécontents (certains à caractère raciste), qui n’ont fait qu’augmenter lorsqu’il a retweeté :

« Les Wonderfuls sont en colère uniquement parce que les Wonder Girls font un flop aux Etats-Unis et personne ne s’intéresse à elles. »

D’après ses excuses, Teddy Riley a expliqué n’avoir pris l’exemple des Wonder Girls que parce qu’elles étaient le seul groupe sud-coréen à essayer de se lancer en ce moment sur le marché américain. La compétition et la comparaison ne pourraient donc pas être évitées de toute façon.

Plus que le débat sur son attitude « irrespectueuse » pour certains, voyons au-delà. Le rêve américain des artistes et labels coréens restent plus forts que jamais. Si un artiste solo ou un groupe de k-pop devait débuter aux Etats-Unis, lequel réussirait à se faire sa place sur ce marché difficilement accessible ne serait-ce que parce qu’on ne maîtrise pas l’anglais ? Les paris sont donc (re)lancés. Wonder Girls, SNSD, voire 2NE1 en 2012, ou peut-être avez-vous d’autres noms en tête ?