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Depuis son accident de voiture du 31 mai ayant entraîné la mort d’un motocycliste, Daesung des Big Bang avait complètement disparu des médias. On savait qu’il avait trouvé refuge dans la foi et aidait beaucoup sa paroisse. C’est d’ailleurs à son église qu’il accorde sa toute première interview depuis l’accident. Elle a été mise en ligne le 2 novembre.



Un an s’est écoulé depuis notre dernière interview ensemble. Tellement de choses se sont passées depuis. Comment vas-tu ?

Je passe la plupart de mon temps à l’église. Je viens quand il y a du travail à faire le week-end et je vais aux rassemblements du groupe des Jeunes Adultes.

Ca fait certainement longtemps que tu n’avais pas passé autant de temps à l’église. Que ressens-tu ?

C’était vraiment difficile après l’accident. Je me disais que si je n’avais pas ma foi en Dieu, j’aurais pu commettre l’irréparable[littéralement : commettre quelque chose d'horrible]. Ces 3-4 jours ont été les plus durs de ma vie, puis j’ai pris la décision de voir notre pasteur. J’ai demandé au chef de notre groupe si c’était possible et il m’a invité à venir. Quand il m’a vu, il m’a encouragé et m’a réconforté. Mon coeur a connu un certain apaisement. Ensuite, j’ai commencé à passer tout mon temps à l’église. C’était le seul endroit où je trouvais du réconfort.

Que veux-tu dire par « commettre l’irréparable si tu n’avais pas eu ta foi en Dieu » ?

Beaucoup de célébrités se suicident, et aujourd’hui, je comprends pourquoi. Je ne dis pas que j’y ai pensé, mais sans ma foi, j’aurais pu choisir cette voie. C’est pour cette raison que j’en suis reconnaissant [envers Dieu]. Je L’ai remercié de m’avoir donné cette foi. Tous les commentaires que j’ai lus sur internet m’ont transpercé le coeur. Ceux qui faisaient le plus mal étaient ceux des gens qui disaient que j’étais un meurtrier. A chaque fois que je sortais, j’avais l’impression que les gens me regardaient comme si j’étais un meurtrier.

Avais-tu le sentiment d’être en sécurité à l’église ?

Sincèrement, oui. Je n’étais pas en condition pour rencontrer des gens et me prêter au jeu social, mais ça me réconfortait d’être ici. Quand j’étais au dortoir, j’étais tellement anxieux que je ne pouvais absolument rien manger, alors je restais à l’église. A chaque fois qu’il y avait des travaux à faire, j’y allais. Quand je travaillais là-bas, ce genre de pensées ne me tourmentait pas.

Même ceux qui ne croient pas en Dieu disent se sentir apaisés quand ils viennent à l’église. Pourquoi, à ton avis ?

Il faut être membre de notre église pour comprendre. D’une certaine façon, pour moi, je me sentais plus à l’aise à l’église que chez moi. J’ai lu les news qui parlaient du fait que je passais tout mon temps à l’église et depuis quelques temps, je lis des messages de soutien de personnes qui ne sont pas chrétiennes. Ca m’a vraiment redonné confiance et ça m’a encouragé.

Qu’as-tu ressenti les 3-4 premiers jours ?

J’étais incapable de sortir de ma chambre. J’étais désolé et je repensais souvent à l’accident. J’avais toutes ces pensées dans ma tête et les jours passaient.

A quoi pensais-tu ?

J’avais une part de responsabilité, donc j’étais sincèrement désolé envers cette personne et j’ai beaucoup prié. Mais même quand je priais, les souvenirs me revenaient et j’étais incapable de continuer ma prière. Mes prières n’étaient pas vraiment des prières. Après avoir commencé prié, je me retrouvais à répéter tout le temps « je suis désolé ». Je ne pouvais rien dire d’autre… Pendant 20 minutes, je répétais « je suis désolé » et je me remettais à pleurer.

Envers quoi étais-tu désolé ?

D’abord, j’étais désolé envers lui, et puis envers ma maison de disques et les membres du groupe. J’avais peur des conséquences que mes actions pouvaient avoir sur l’église. Au lieu de mettre notre église à l’honneur, je la soumettais aux critiques à cause de ce que j’avais fait. J’étais désolé pour tout. Envers mes parents aussi et j’étais aussi désolé envers ses parents à lui.

Peu de jours après l’accident, tu as assisté aux funérailles, n’est-ce pas ? Ca n’a pas dû être facile.

J’avais le coeur lourd. Je pensais ne pas avoir la force d’y aller, mais je me suis dit que j’avais ma part de responsabilité dans ce chagrin, donc c’était mon devoir d’y aller. Ca a été vraiment difficile d’entrer. Je n’arrivais même pas à regarder le visage des membres de sa famille. Mais en réalité, ils n’ont pas hésité à m’apporter du réconfort.

Que t’ont-ils dit ?

Ils étaient en colère et avec raison, mais après quelques conversations, ils m’ont dit qu’on ne pouvait rien changer à ce qui s’était passé et que je devais me remettre à travailler dur et qu’ils voulaient me revoir sur scène. Son père et sa mère sont souffrants donc c’est sa tante qui m’a parlé en leur nom. Elle est chrétienne. Elle a vu que je transportais une bible à l’arrière de ma voiture, elle m’a dit vouloir prier et pardonner.

Face à ce genre de tragédies, les gens se demandent souvent « pourquoi moi ? »

A cette époque, j’étais tellement mal psychologiquement que j’étais incapable de trouver les réponses à mes questions. Du temps a passé et quand les choses ont commencé à se tasser, tout d’un coup, tout est devenu clair. De plus, à cette époque, notre église avait besoin de quelques réparations, donc ça m’a donné la chance de reconstruire aussi ma foi. J’étais reconnaissant envers Dieu en me rendant compte qu’il m’avait donné le temps d’explorer ma foi.

A quoi pensais-tu pendant que tu effectuais ces travaux de réparation ?

C’était la première fois que je faisais ce genre de travaux à l’église. En faisant ces travaux, j’ai développé un vrai attachement pour notre église. Quand nous avons tout fini, j’ai été reconnaissant d’avoir pu montrer mon amour envers Dieu à travers ce bel édifice. En réalité, je pensais qu’ils feraient appel à des professionnels quand ils ont dit que l’église avait besoin de travaux, mais ils ne l’ont pas fait. Le pasteur, les diacres, les personnes âgées, tout le monde a aidé en fonction de ce qu’ils pouvaient faire, donc nous les jeunes, nous ne pouvions pas rester là sans rien faire. Ce mois et demi a été vraiment un bon moment pour moi. Je ne pensais pas à l’accident pendant que je faisais ces travaux. Je me disais que « ça me faisait du bien de travailler aussi dur pour Lui et tout finirait par s’arranger grâce à Lui ». Jour après jour, c’était un vrai réconfort.

Faire ce type de travaux de que tu n’avais jamais faits avant, c’était difficile, non ?

En vérité, ce que nous faisions n’était pas dur. C’était plus du rangement et donner un coup de main. Ca me faisait plaisir de déjeuner et de rire avec mes amis de l’église tout en travaillant. Il n’y avait rien de mieux que de partager un bon barbecue après avoir passé la journée à avaler de la poussière.

Tu as toujours reçu beaucoup d’attention de la part du public, mais ça fait des mois que tu ne te montres plus. Ne comptes-tu pas répondre à ces marques d’attention ?

Bien sûr que j’ai envie de chanter, mais je n’ai pas encore le courage de reprendre mes activités et de sourire comme je le faisais avant, je ne me sens pas suffisamment fort pour donner cette image aux gens. Je n’y réponds pas. Jusqu’à présent, l’église est l’endroit où je me sens le mieux. Maison-église, encore maison-église, je ne fais rien d’autre et ça me plaît.

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Comment te sens-tu ces temps-ci ?

Avec le temps, je trouve peu à peu l’apaisement. J’ai reçu le talent de chanter et je dois accomplir ce travail qui m’a été confié, c’est pour ça que je commence à me préparer désormais.

Tu « dois accomplir ce travail qui t’a été confié ». Ta vision des choses a-t-elle changé par rapport à avant ?

On m’a donné le temps de réexaminer ma foi et de m’assurer de mes rêves. J’ai reçu une voix et le don de chanter. C’est en les utilisant que je veux chanter à sa Gloire. Il y a beaucoup de gens dans cette industrie qui ne connaissent pas Dieu et que je peux toucher. Je veux mettre tout ça en pratique.

Penses-tu que les membres de la paroisse ont changé avec toi depuis l’accident ?

J’ai l’impression que les membres de la paroisse me regardent différemment. Avant, ils me souriaient quand ils me saluaient. Aujourd’hui, dans leurs sourires, il y a cette tendresse/cette affection… J’ai le sentiment qu’ils me comprennent et qu’ils me soutiennent. Ils m’ont dit avoir beaucoup prié pour moi. Je ne sais pas si ça vient de moi, mais j’ai l’impression que leurs regards sont encore plus chaleureux qu’avant.

Oui, beaucoup ont prié pour toi. C’est une énergie invisible, mais le pouvoir de la prière est une grande énergie. Il y a une façon de préserver cette énergie et de diriger ces prières. Elles ont dû être une source de force pour toi.

Je pense que c’est grâce aux prières de nos paroissiens que je me sentais aussi bien à l’église. Sans leurs prières, je ne pense pas que ça aurait été possible autrement. Je ne sais pas s’il aurait fallu que je trouve un autre endroit pour trouver l’apaisement. A chaque fois que je croise ces gens, je vois dans leurs regards qu’ils ont prié pour moi avec ferveur. C’est pour ça que je me sens bien à l’église. Je ne savais pas que la prière avait ce pouvoir.

Les non croyants disent « que Dieu n’existe pas, que nous le cherchons mais que ce que nous ressentons dans nos coeurs n’est pas réel ». Ce genre de pensées existe. Mais Dieu existe vraiment, as-tu eu l’impression d’être aidé et de recevoir les réponses que tu cherchais ?

Oui, j’ai vraiment eu cette impression. Quand j’étais face au procureur, je pense que c’était vraiment Dieu qui m’aidait. J’étais prêt à accepter la décision des jurés, et puis finalement, le jugement m’a été favorable. Je pense que c’est Dieu qui a touché le coeur des citoyens qui composaient ce jury.

Après l’accident, tu as reçu soutien et réconfort de la part de notre pasteur doyen et même encore maintenant.

Je le vois souvent. A la moindre interrogation, importante ou pas, je le consulte. Après l’accident, j’avais besoin de savoir si Dieu avait changé les plans qu’il avait pour moi. En fait, le lendemain du jour de l’accident, j’étais supposé partir en voyage avec les membres du groupe. Depuis que Big Bang avait repris ses activités, c’étaient nos premières vacances. En y repensant après, je n’adressais aucune prière à Dieu, ne demandais pas de conseil. Non, ce n’était pas que ce voyage, c’était tout ce que j’avais fait. J’ai réalisé que c’était ça mon erreur. Ca faisait trois ans que notre pasteur me disait de venir pour étudier la Bible. Bien sûr que j’étais occupé, mais j’aurais pu trouver le temps. Mais j’esquivais à chaque fois. J’ai été élevé dans cette religion et je continuais à aller à la messe, mais je ne voulais pas entendre parler d’introspection. Cette fois-ci, j’ai mis à profit le temps qui m’était donné pour le faire. J’ai compris à quel point j’étais superficiel, à quel point ma foi manquait de sincérité.

Tu as donc étudié la Bible, qu’est-ce qui a changé ?

J’ai tout repris à partir des origines. Depuis la Genèse et Adam. Tout naturellement, j’en suis venu à l’Histoire du Salut. Lors de ma dernière interview avec Champyungan, on m’a demandé jusqu’à quel point j’avais lu l’Histoire du Salut et la seule réponse qui me venait était que l’introduction était tellement difficile que je n’avais pas lu lire beaucoup de pages. Cette fois-ci, j’ai trouvé du plaisir à lire cette Histoire du Salut. J’ai eu le sentiment d’être plus proche de Lui. Pour les sermons aussi, j’étais plus attentif. J’arrivais à tout mettre en relation et aujourd’hui, je dessine des petites images dans ma tête. Bien sûr, c’est encore difficile. Mais avant, tout ce que je pouvais dire c’était « la construction de l’arche de Noé n’a pas duré 120 ans », « Adam et Lamech n’ont pas vécu ensemble 56 ans ». Désormais, j’étudie le pourquoi du comment. Mais je ne suis pas encore arrivé au stade que je dois atteindre. Je n’en suis qu’au début.

Jusqu’au où as-tu lu l’Histoire du Salut ?

Je suis au chapitre 6. Je ne peux pas lire plus d’un à la fois, donc je ne peux pas indiqué précisément sur quel phrase je me suis arrêté.

C’est génial. Tu te sens certainement reconnaissant.

Je le suis. Si je n’avais pas fait cela et continué mes activités, j’aurais continué à avancer dans ce monde, mais je n’aurais pas eu la chance de découvrir ces choses ni de prendre un nouveau départ. Maintenant, dès qu’il se passe quelque chose j’ai l’impression d’avoir la curiosité et les indices pour comprendre pourquoi Il a décidé de faire ça. Je suis reconnaissant d’avoir reçu cette chance. D’un autre côté, je ne sais pas combien de choses il me reste à apprendre et ce dont Il me fera prendre conscience.

J’ai l’impression que tu es différent du Daesung que nous avons interviewé la dernière fois. Quand tu traverses un moment difficile, as-tu un hymne en particulier ou un verset de la Bible qui te vient en tête ?

Ces temps-ci, je ne chante pas souvent à la messe, mais au début de l’hymne 386, ça dit « mets-toi debout avec assurance ». A chaque fois que je le chante, je me dis « je dois me mettre debout avec assurance ». A chaque fois que je le chante, c’est ce que je me dis.

Pendant cette période difficile, que t’ont dit tes parents ?

Ils m’ont dit de ne pas m’inquiéter, de commencer par étudier la Bible. Les 3-4 premiers jours, je me suis enfermé dans ma chambre pour être seul et quand ma mère me rendait visite, je ne voulais pas la voir. Je me mettais en colère et je lui criais dessus. Elle a tout supporté et depuis, c’est d’elle que je tire ma force. Je serai toujours désolé envers elle, toujours reconnaissant. Je ne suis pas doué pour exprimer mes émotions et je ne sais que me montrer brusque.

Récemment, tu as amené Jiyong qui est dans ton groupe. Comment cela est-il arrivé ?

Ce n’est pas venu de moi. Comme il savait que je passais tout mon temps à l’église, un jour, Jiyong-hyung a dit à notre manager qu’il voulait venir à notre église. Il appartient déjà à une paroisse, mais ça faisait très longtemps qu’il n’y était pas allé. Je lui ai dit qu’il pouvait venir dès qu’il le souhaitait et qu’il serait toujours le bienvenu. Nous avons raccroché et puis j’ai commencé à me faire du souci. Comment faire pour lui rendre la messe agréable ? Je n’ai pas prié pour que Jiyong-hyung vienne, mais j’ai prié pour qu’il se sente en paix en étant ici.

Êtes-vous proches ?

Nous sommes tous proches les uns des autres, mais Jiyong-hyung étant le leader, il me comprend mieux.

Alors à ton avis, pourquoi voulait-il venir à ton église ?

Je ne sais pas trop, je n’ai pas posé de questions. Il était peut-être curieux de connaître l’église où je passe tout mon temps. Un de nos paroliers fréquente aussi cette église, je ne sais pas si c’est lui qui l’a influencé. La première fois où il est venu, on était en plein milieu des travaux et je n’arrêtais pas de m’en excuser, mais il m’a dit « ce n’est pas grave ». Quand on est entré, il a eu un petit rire. Il a dit qu’il ne savait pas que c’était à ce point. L’hymne du jour était « J’aime Jésus ». Il a dit aimer cet hymne et il avait l’air d’apprécier ce moment. La fois d’après, notre pasteur doyen a dit un sermon. Je prenais activement des notes, il était à côté de moi et m’a dit qu’il n’entendait pas bien. Ca peut arriver aux personnes qui viennent pour la première fois, je lui ai retransmis ce qui était dit. Il a aimé ce qu’il a entendu. La semaine d’après, il a rencontré notre pasteur. Sur le chemin du retour, je lui ai demandé ce qu’il en a pensé et il a dit qu’il a regardé le pasteur droit dans les yeux et c’était comme si le pasteur le connaissait. Ca lui a plu.

Tu pries beaucoup ces temps-ci ?

Quand je me lève le matin, quand je suis dehors, quand je suis en voiture, quand je suis à l’église, avant de dormir, en plus de faire ça, je fais souvent des prières express.

Que racontes-tu dans tes prières ?

Étudier la Bible a été une vraie bénédiction. Je pense que je ferai bientôt l’expérience d’une bénédiction. Je prie pour être son instrument, pour ne pas oublier le coeur et la foi que j’ai aujourd’hui. Je Lui adresse des prières pour ne pas apprendre ses enseignements par la souffrance et pour travailler dur.

L’année est presque terminée. Quels sont tes projets ?

Tout d’abord, je prévois de n’avoir aucune activité professionnelle jusqu’à la fin de l’année. Bien sûr, mon métier, c’est la musique, mais, jusqu’à la fin de l’année, je veux me concentrer sur mon travail à l’église et ce que je fais avec le groupe des Jeunes Adultes. L’église me donne un autre but et ça me plaît. Je veux remplir le travail qu’Il me confie et si je pouvais toucher d’autres personnes, ça serait bien. Maintenant, quand je vais à l’église, je me demande pourquoi je me cachais derrière un masque il y a deux ou trois ans et je me fais rire en y pensant. Aujourd’hui, mes amis du groupe des Jeunes Adultes ne me voient pas comme une célébrité. Pour eux, je suis un oppa, un dongsaeng, un ami.

[...]

Un dernier mot ?

Quand on a parlé de faire cette interview, j’ai beaucoup repensé à celle de l’année dernière. J’ai eu honte en repensant à mes réponses. Si je n’avais pas connu cette épreuve, aujourd’hui encore, j’aurais pu continuer à fréquenter cette église avec ce même esprit superficiel. C’est le meilleur des changements. Je ne peux qu’en être reconnaissant.



Source : Champyungan